2 octobre 2023 3 Min de lecture

🌎 Adapter les contrats non-vie au changement climatique #3

Les tutos de la réassurance #3 - Saison 3

 

Bonjour à tous 👋

 

Aujourd'hui, et pour le troisième épisode de la saison des tutos de la réassurance, nous allons parler de : " Adapter les contrats non-vie au changement climatique".

 

Ce sujet sera abordé par des experts de CCR Re, François Cahu et Georges Guzman.

 

Commençons !

 

[Georges Guzman] : Bonjour, je suis Georges Guzman, je suis modélisateur CAT.

 

[François Cahu] : Et je suis François Cahu, Senior Vice-Président en charge des contrats d'Europe centrale et du Nord.

 

[Georges] : Nous sommes réunis aujourd'hui pour parler de l'adaptation des contrats non-vie face au changement climatique.

 

Pourquoi le changement climatique nous force-t-il à nous adapter ?

 

[Georges] : Le mouvement est global et touche tous les environnements. Dans un contexte de mutualisation d'assurance/réassurance au niveau mondial, ne pas s'adapter reviendrait à augmenter le passif dans tous les secteurs, diminuer la valeur des actifs, et, en fait, être obligés d'augmenter les capitaux pour satisfaire les exigences réglementaires. Sans oublier, bien sûr, les répercussions que ça aurait sur le marché.

 

Au-delà de l'aspect technique de la tarification, qui prend en compte l'historique des sinistres et intègre une vision probabiliste des futurs CATs, les impacts du changement climatique sont également pris en compte via l'évolution des clauses contractuelles. Une nouvelle tendance sur le marché consiste à inclure des conditions basées sur des mesures préventives de l'assureur envers l'assuré dans les contrats. C'est un signe clair de l'intégration des effets du changement climatique dans le processus de souscription.

 

[François] : Il est aussi vrai que les assureurs déploient de nouvelles stratégies de souscription en se concentrant sur les marchés bénéficiant d'investissements durables et d'une transition énergétique nette, abandonnant les portefeuilles non conformes aux normes ESG et répondant aux exigences des investisseurs.

 

La responsabilité du réassureur vis-à-vis de ses clients est d'expliquer et d'accompagner la transition des méthodes de souscription primaire, grâce à sa vision plus globale. Cela permet de renforcer progressivement la durabilité et la résilience des portefeuilles des assurés pour s'adapter à la nouvelle donne des périls atmosphériques.

 

Quels sont les défis à relever pour maintenir des couvertures durables face au changement climatique ?

 

[Georges] : Il est nécessaire de comprendre que l'industrie ne résoudra pas tout à elle seule en adaptant, par exemple, les primes et les franchises. Les autorités publiques joueront un rôle crucial dans l'adaptation de la législation en matière de prévention afin d'atténuer les effets du changement climatique et de s'adapter à ses conséquences.

 

J'ajouterais que pour que la couverture reste abordable, il faut investir dans la prévention et la réduction des risques afin de permettre l'assurabilité future des sinistres CAT à mesure qu'elles deviennent plus fréquentes et plus graves.

 

[François] : Oui, le secteur de l'assurance a la capacité et certainement la volonté de contribuer au processus d'adaptation en ne se limitant pas au cadre réglementaire et à ses règles de solvabilité, ce qui pourrait conduire à un processus d'anti-sélection. Nous voyons que les secteurs d'assurance et de réassurance sont de plus en plus exposés aux risques secondaires.

 

Outre les grandes catastrophes particulièrement destructrices, le marché de la réassurance est confronté à une augmentation des risques secondaires. Il s'agit d'événements de taille moyenne directement liés au réchauffement climatique, tels que des orages violents, de sévères chutes de grêle, des incendies de forêt, des inondations localisées, des épisodes de gel ou de chaleur intenses, et bien sûr des tornades.

 

[Georges] : Il est vrai que, pris individuellement, ces événements ont peu d'impact, mais ils deviennent particulièrement coûteux lorsqu'ils s'additionnent. Pour l'année 2020, leur coût a été estimé à 60 milliards de dollars.

 

[François] : Cette tendance à la hausse des risques secondaires devrait s'accentuer en raison du réchauffement climatique. En seulement trois mois, de juin à août 2021, dans le monde entier, des perturbations météo se sont produites : chaleurs record, inondations et incendies de forêt dévastateurs, tempêtes et pluies diluviennes.

 

[Georges] : Et cette série de catastrophes ne s'est pas calmée en 2022, avec des inondations en Australie, de la grêle en France, une tempête de neige aux États-Unis et un épisode de gel en Grande-Bretagne.

 

[François] : Les périls secondaires sont de plus en plus fréquents, de plus en plus intenses, et touchent tous les continents. Ils nécessitent une modélisation spécifique et représentent un besoin croissant de couverture. Ils offrent une opportunité de croissance et une capacité de prime supplémentaire pour le marché.

 

[Georges] : Merci François.

 

[François] : À présent, l'adaptation des souscriptions face au changement climatique n'a plus de secret pour vous. Merci beaucoup d'avoir regardé cette vidéo, et au revoir.

 

[Ensemble] : Au revoir !


À bientôt 👋

 

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