Les tutos de la réassurance #7 • Les Fondamentaux
Qu'est ce que le prix ?
Tout a un prix, mais le prix ne fait pas tout !
En tant que compagnie d'assurance, vous fournissez des couvertures de protection à vos clients par le biais de polices d'assurance qui prennent en compte :
- La probabilité de survenance des sinistres, le coût potentiel et la période de retour, l'expérience avec un client ou un secteur d'activité donné.
- Vos coûts d'acquisition (une commission aux agents ou courtiers, qui vous apportent des clients assurés avec leurs primes, si vous travaillez sur une base directe/numérique, cela inclut la publicité, les centres d'appel, les systèmes informatiques, etc.).
- Vos frais de gestion (employés pour le calcul des tarifs, experts en risques, gestion des polices, des sinistres...).
- Le service que vous fournissez avec une marge bénéficiaire.
- Cette marge bénéficiaire peut être impactée par un marché très concurrentiel, appelé le “marché soft", une déviation inattendue des sinistres en termes de fréquence et/ou de gravité, d'où la nécessité de réassurance.
Pour les sociétés de réassurance, le fonctionnement est très similaire. Les compagnies d'assurance génèrent des primes, dont les réassureurs partagent les coûts d’acquisition et gestion en payant :
- Une commission : fixe ou variable selon le rapport sinistres-primes (% des sinistres par rapport aux primes), la taille de la commission dépendra des résultats, des négociations, de l'état du marché...
- Une surcommission : grâce à de bons résultats ou pour soutenir la constitution d'un nouveau portefeuille d’affaires nécessitant pour sa constitution des coûts supplémentaires. Cette commission est censée disparaître avec la croissance du dit portefeuille.
- Participation aux bénéfices : pour reverser une partie du bénéfice net cédé après déduction d'un pourcentage négocié pour les frais de gestion.
- D’un autre côté si l’affaire n'est pas profitable, les réassureurs peuvent demander une commission réduite, une clause de participation aux sinistres, un "corridor” de pertes assumé par la cie d’assurance ou un plafonnement de ces pertes potentielles.
- Réserve de primes : L'assureur souscrit des polices tout au long de l'année, pendant 12 mois. À la fin de l'année, une grande partie des risques doivent encore être couverte jusqu’à leur échéance l'année suivante. L'assureur doit alors constituer une réserve dans son bilan, appelée "réserve pour primes non acquises". Il pourra aussi demander une réserve similaire au réassureur, constituée en dépôt prime, pour sa part de la prime. Sur certains marchés, aux fortes sorties de trésorerie, une telle réserve est même obligatoire.
- Réserve pour sinistres : Le même principe s’applique, à la fin de l'année, l'assureur a dans ses livres des sinistres qui n'ont pas encore été payés, mais qui le seront l'année suivante ou même plus tard. Ainsi, il doit constituer des réserves pour ces sinistres et pourra demander à ses réassureurs de déposer leur part de sinistres en suspens.
- Problèmes : Un réassureur bien noté par les agences de notation peut faire valoir que sa capacité de paiement ne fait aucun doute pour éviter tout dépôt. Si la législation locale l'exige, le réassureur demandera alors un intérêt sur le dépôt retenu, car s'il avait gardé et investi cet argent, il en aurait obtenu un rendement.
Le prix ne fait pas tout ! Cela dépend entièrement de la qualité de votre réassureur, de sa sécurité, de sa capacité de paiement, sa capacité de service dans de nombreux aspects liés à votre activité globale (établissement des tarifs, évaluation des risques, traitement des sinistres, etc.).
En fonction de vos priorités, le prix à court terme, le partenariat à long terme, la sécurité, et de là où l’on met le curseur entre les 2 bornes.
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