Les tutos de la réassurance #10 • Les Fondamentaux
Quelles sont sont les tendances, alternatives et défis ?
Tout est-il assurable/réassurable ? Quand nous considérons les événements catastrophiques d’une année on fait la différence entre dommages économiques et dommages assurés. Ainsi en 2019 on a enregistré 140 Mrds $ de dommages économiques pour 56 Mrds de dommages assurés.
On parle de « protection gap » :
- Le changement climatique et ses effets potentiels dramatiques posent la question de l’assurabilité de certains lieux et/ou risques.
- Le terrorisme, le risque nucléaire posent la question de l’assurabilité, d’où des pools marchés avec le concours de l’état, les partenariats public-privé.
- La pandémie apparaît aujourd’hui comme un nouveau défi.
- Certains états choisissent de ne pas assurer des biens ou infrastructures publics comme des ponts ou encore la cathédrale de Notre Dame.
- D’autres qui aimeraient trouver la possibilité d’assurer des biens n’y arrivent pas ainsi récemment la Turquie n’a pas réussi à assurer ses nouveaux TGV, les Philippines n’ont pas trouvé une capacité pour couvrir leurs établissements publics contre les risques de catastrophe naturelle.
- Le prix de l’assurance peut être jugé d’un niveau économiquement insupportable par l’assuré potentiel (y compris quand l’assurance est obligatoire comme en auto), il y a alors le risque qu’un nombre croissant de personnes ne prennent pas d’assurance. De même pour l’assureur qui choisira de ne pas se réassurer ou préférera arrêter de travailler dans un secteur s’il juge qu’il ne peut augmenter son prix face à la concurrence, augmentation qui lui permettrait de payer sa réassurance.
La réassurance alternative
Acteurs : quand les prix montent à un niveau insupportable il y a souvent apparition d’alternatives.
On a parlé de générations de cies bermudiennes créées après des séries d’événements catastrophiques qui réduisaient la capacité traditionnelle et faisaient monter les prix attirant de nouveaux investisseurs notamment financiers jusque-là pas intéressés au monde de la réassurance (banque mondiale, hedge funds etc …).
Au début des années 2000 cette capacité alternative représentait à peine quelques Mrds $ aujourd’hui elle est de près de 100 MRDS $ soit plus de 15% de la capacité mondiale.
Ces acteurs jouent d’ailleurs un rôle très important en acceptant de participer aux couvertures de rétrocession des réassureurs traditionnels.
Couvertures : Ces investisseurs n’ont pas l’organisation relativement lourde des réassureurs et définissent des seuils d’intervention élevés pour faire jouer leur garantie.
Les outils de réassurance sont souvent des contrats définis selon des paramètres d’événements, force d’un ouragan, degré de température, importance de précipitation etc , qui correspondent à des niveaux d’intervention à des niveaux peu probables relatifs à la survenance de véritables événements catastrophiques comme un TT mais aussi une pandémie etc. Ce sont des couvertures appelées paramétriques outre les XL Catastrophes déjà évoqués.
Partenariat public : Cette capacité financière additionnelle, plus volatile n’est pas nécessairement suffisante pour répondre aux défis de nos sociétés d’où la nécessité précitée de partenariats publics-privés qui ne sont pas nécessairement faciles à réaliser, les états ayant eux-mêmes leurs limites tant en termes de capacités financières que d’appétence aux risques !
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