16 décembre 2020 3 Min de lecture

Insurance Linked Securities, 2021, l’espérance d’un retour à meilleure fortune [ILS News #3]

banniere VFLa confiance est le socle d’un partenariat sain, dans une industrie de long terme

 Les difficultés que traverse notre industrie à la suite du Covid-19, confirment qu’il n’y a finalement que peu de corrélation entre les ILS et les autres classes d’actifs. Néanmoins, certains véhicules seront bien évidemment impactés par ces conséquences. Cela va inciter les investisseurs à être plus attentifs sur la description des risques cédés.
 
C’est aux sponsors, la cédante, de s’assurer de maîtriser cette frange incertaine de la sinistralité qu’il s’agisse de l’exemple du Covid-19 ou des difficultés à appréhender et à anticiper l’explosion de certains coûts comme ceux des travaux de réfection/reconstruction à la suite d’une catastrophe naturelle.


Après plusieurs années marquées par une sinistralité importante qui a maintenu captive une part non négligeable de collatéral investi sur le marché des ILS, c’est par ce type d’expertise que les cédantes pourront redonner de la confiance aux investisseurs.

 

ILS market


La confiance passe aussi par la transparence et, en la matière, il est important d’être pédagogue sur le risque que tout ou partie du collatéral puisse être retenu captif. Finalement, nous revenons aux fondamentaux de la souscription. Celle-ci prend en compte en effet, parmi d’autres critères, la qualité de la relation et le crédit donné aux équipes de la cédante dans sa faculté à souscrire un portefeuille de qualité, à gérer ses cumuls et ses sinistres. Comme chacun d’entre nous a pu le mesurer, la confiance est difficile à gagner et encore plus facile à perdre.


Un élément de différenciation pour les sponsors consiste à proposer un partenariat de long terme à ses investisseurs et à exclure une approche à court terme, opportuniste et basée sur un arbitrage des différents moyens de transfert de risque.


En effet, faire partie intégrante de la stratégie à moyen / long terme de gestion des risques de la cédante facilite l’alignement d’intérêts des investisseurs et du sponsor. La réassurance est une industrie du long terme, ne l’oublions pas. Les investisseurs valorisent par conséquent la capacité des cédantes à traverser les différents cycles avec succès.


En tout état de cause, le marché continue à attirer encore comme le démontre le succès de deux nouveaux véhicules créés l’un par Fidelis et l’autre par Hamilton Re avec la mise en place de la plateforme Ada Re. Le durcissement du marché de la rétro pour les renouvellements du 1er janvier 2021 offre des opportunités. Dans les conditions actuelles du marché, seuls les bons partenaires et les sponsors pouvant démontrer une réelle discipline dans leur souscription, tireront leur épingle du jeu

 

Strategy ILS


Que penser également, de l’obtention par Swiss Re de la licence suisse de société de gestion et de la création d’un nouveau fonds, « 1863 Fund » ? Quelles sont les intentions du réassureur derrière cette annonce ? L’avenir nous le dira. Une chose est en revanche certaine, ce choix stratégique devrait marquer un tournant pour le secteur des ILS.

 

 

Les ILS doivent mieux appréhender les aspects Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG)

Une évolution que le marché des ILS est en train de suivre, comme beaucoup de secteurs, est celle de la recherche d’un label ESG sur les transactions. Si le sujet est à la mode, il est intéressant de considérer les attentes des investisseurs en la matière. En effet, il n’est pas simple de proposer un produit 100% ESG compatible.


Les ILS contribuant à la résilience de notre société, ils sont compatibles par essence avec ces critères, ce qui constitue une bonne base. Néanmoins, interrogés par leurs propres clients sur cette question, les investisseurs poussent, à raison, notre industrie à agir de manière responsable et à le formaliser plus concrètement. Il est vrai que de plus en plus d’investisseurs y sont sensibles. L’ESG devient ainsi un élément de différenciation stratégique.

 

 

ESG ILS

 

Cela prend donc le plus souvent la forme de questionnaires afin de déterminer si les sociétés de gestion et/ou les sponsors offrent des couvertures à des marchands d’armes, à l’industrie du charbon, de l’extraction minière ou encore du tabac… Ils souhaitent mieux comprendre le sous-jacent des couvertures et les bénéficiaires ultimes de l’ILS dans lequel ils vont investir. On ne peut que louer cette démarche même si cela prendra encore un peu de temps avant d’arriver à un tel niveau de précision.


A ce stade, un système de notation est le plus souvent utilisé afin d’évaluer le niveau ESG du produit.


Agir à l’actif est à ce jour le plus facile à faire et la politique d’investissements du collatéral apportés en garantie dans les ILS peut également y contribuer. Il est en effet plus difficile au passif de garantir qu’un exploitant d’huile de palme ne bénéficiera pas, en bout de chaine, de la couverture proposée via un ILS. Mais tout ceci va dans le bon sens.


Nous pouvons même nous prendre à rêver, une fois que ces questions-là sauront être traitées, que les investisseurs vont pousser les sponsors à émettre leur véhicule de transfert de risques dans des juridictions à la fiscalité « juste ». Cela sera alors une chance pour la Place de Paris.

 

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