16 mai 2023 5 Min de lecture

📺 Masterclass | L'Histoire de la Réassurance - 5/6

Une Masterclass de Patrick - Vidéo n°5 

(Sous-titres français et anglais directement disponibles sur YouTube)

 

 

Salut tout le monde 👋

 

Je suis Patrick. 

Aujourd'hui, nous allons jouer à un jeu-vidéo appelé PARTENARIAT. Dans tous les jeux, les joueurs ne suivent pas tous les mêmes règles

Au fil du temps, elles peuvent être modifiées au point que le jeu prend une tournure tout à fait différente.    

 

C'est parti ! ⏬

 

Passage du long terme au court terme ou de "l'amour éternel" à "ton amour est comme une scie".

1975

  • Le partenariat entre assureurs et réassureurs s'apparentait à un mariage de longue durée.
  • Il n'y avait pratiquement pas de litiges juridiques.
  • Le long terme était synonyme de sécurité et de stabilité pour tout le monde, y compris les investisseurs.
    - Certaines compagnies d'assurance contre la grêle signaient des contrats de cinq ans avec leurs réassureurs, laissant toute discussion de renouvellement à la fin de cette période.
    - Il était difficile d'établir une nouvelle relation car la plupart des compagnies avaient pour politique de ne pas annuler les partenariats de leur propre initiative.
    - La confiance dans les relations personnelles entre assureurs, réassureurs et courtiers était une caractéristique essentielle.
  • Le retour sur investissement était garanti au fil des années, avec des hauts et des bas bien acceptés.
  • Le remboursement était le consensus normal entre les partenaires.
  • Les prix, les termes et les conditions étaient généralement les mêmes, l'élément différenciateur étant, sur certains marchés, une relation directe ou par l'intermédiaire de courtiers.
  • Une partie des relations était souvent cimentée par des accords réciproques qui duraient des années, renégociés chaque année en fonction des résultats, mais conçus pour être gagnants pour les deux parties.

 

Aujourd'hui

  • Les mariages ne durent plus très longtemps.
  • Les litiges juridiques et les procédures d'arbitrage sont fréquents.
  • Les résultats sont plus volatiles, les marges réduites et le consensus sur le retour sur investissement s'est estompé.
  • Les relations personnelles ont perdu de leur importance, même si, heureusement, elles conservent leur valeur.
  • Contrats non proportionnels : durée fixe d'un an, renégociation chaque année.
  • Contrats proportionnels : la soumission d'un avis de résiliation provisoire est une pratique habituelle, même sur les marchés les plus traditionnels.
  • L'approche "optimisation des prix" a remplacé l'approche "long terme" chez de nombreux acheteurs.
  • Les fournisseurs de capacité vendent leur "agilité" et leur "gestion anticyclique" à leurs investisseurs, en promettant de bons rendements, ce que les clients peuvent considérer comme une " politique d'entrée et de sortie ".
  • Les termes et conditions, y compris les prix, sont plus souvent différenciés.
  • Difficile de mélanger ce langage avec les mots "approche globale", "cohérence", "fiabilité".

Comprendre les besoins des clients, partager les points de vue et proposer des solutions qui semblent être une approche équitable et gagnant-gagnant, reste un facteur clé, au-delà du prix, pour se différencier des autres concurrents.

 

Demain

 

"Le pouvoir au peuple" : Un équilibre difficile à trouver 

Les organisations si étroitement régies que l'innovation, l'agilité et l'audace sont si limitées qu'elles peuvent à peine bouger, perdront leurs talents clés et échoueront.

Les organisations suffisamment souples pour favoriser le travail d'équipe et qui adoptent une vision analytique à long terme plutôt que des défis à court terme seront les gagnantes.

  • ERM : flexible ou non Les organisations sont tenues d'avoir des règles ERM appropriées pour faire face aux attentes/exigences des autorités de surveillance et des agences de notation.
  • ESG : est et sera une préoccupation, une pression et un coût croissants pour les compagnies de (ré)assurance.
  • L'argent rejoindra les CEOS ayant des vues stratégiques claires, les talents pour les mettre en œuvre et les organisations suffisamment flexibles et bien contrôlées pour maintenir le bon équilibre et suivre une trame sonore à travers les vents contraires et les vents contraires.

 

Engagement à long terme ou fuite/LPT ou "dois-je rester ou dois-je partir". 

 

1975

  • Un réassureur qui prenait un engagement était censé le conserver jusqu'à son terme. Un sinistre pouvait rester en suspens pendant des années et la responsabilité assumée était enregistrée en conséquence dans ses livres comptables, jusqu'à ce que l'affaire soit réglée.
  • En cas d'annulation d'une relation contractuelle, une disposition du contrat fixait les conditions de retrait d'un portefeuille de pertes ou d'expiration naturelle, au choix de la cédante.
  • Les syndicats de la Lloyd's étaient les seuls à disposer d'une RTC (transaction de réassurance à clôturer) les libérant de leurs engagements après 3 ans.

 

En attendant                                                                     

  • La crise des accidents aux États-Unis dans les années 80 (amiante, responsabilités environnementales) avec une évolution négative des réserves a conduit un certain nombre de compagnies à chercher des solutions, ADC (couvertures pour évolution défavorable), rétroactives... ou le transfert de livres à des compagnies dédiées.
  • Enstar, la plus grande entreprise patrimoniale d'aujourd'hui, a été créée en 1993.

Aujourd'hui

  • Le transfert de portefeuille de sinistres (LPT), c'est-à-dire la vente de portefeuilles d'activités dont la liquidation sera gérée par des sociétés spécialisées, est devenu une pratique courante tant au niveau des compagnies d'assurance que de réassurance.
  • Cette pratique ne s'applique pas uniquement aux sociétés confrontées à des difficultés financières et contraintes de mettre leur portefeuille en run-off, mais elle est devenue un outil courant pour arbitrer la meilleure utilisation possible du capital, gérer le rendement et le ratio de solvabilité.
  • Elle est considérée comme un outil agile de gestion du capital sans autre considération des engagements pris envers les clients, les compagnies d'assurance ou les assurés.
  • Lorsque j'ai parlé des acteurs de notre secteur, je n'ai pas mentionné les sociétés traditionnelles qui reprennent des livres pour gérer la liquidation des engagements, ce qui est une grave erreur !
  • Un nombre croissant d'acteurs sont entrés sur ce marché au cours des dernières années avec un nombre croissant de transactions d'année en année et le capital dédié à cette activité a augmenté en même temps que le développement de cette activité.
  • La valeur de ces transactions dépasse aujourd'hui fréquemment les milliards de dollars en termes de valeur.
  • Le montant total estimé des passifs P&C en run-off échangés par les compagnies historiques est estimé aujourd'hui à 960 milliards de dollars, contre 790 milliards de dollars en 2019.

Le passé semble promettre un bel avenir à cette activité en plein développement ! Mais la concurrence sur les prix, l'inflation, les incertitudes financières sont autant de défis à relever.

 

Clause d'annulation

 

1975

  • La clause de résiliation provisoire (PNOC), qui fait partie des contrats, n'a pas été tellement utilisée, les réassureurs ayant recours à la PNOC pour des raisons valables afin de renégocier les conditions..,
  • Un PNOC pouvait être ressenti par le partenaire comme une offense. J'ai entendu parler d'un partenaire qui a décidé de répondre en considérant ce PNOC comme définitif, au grand désespoir du réassureur !
  • La renonciation aux délais contractuels pour un avis d'intention était un moyen d'atténuer l'impact d'un avis d'intention considéré comme trop grossier.
  • En cas de désaccord sur le renouvellement en raison de l'expérience, des conditions générales, des changements dans la politique de souscription ou de placement... l'avis provisoire était transformé en avis définitif.
  • La clause de résiliation extraordinaire était principalement liée à un manquement de l'une des parties, à une guerre ou à des difficultés financières du partenaire, à la perte d'une partie de son capital, à l'absorption par une autre société, etc.

Il n'y avait pas de disposition d'annulation en cas de rétrogradation en dessous d'un niveau de notation minimum.

 

Aujourd'hui

  • Une clause de rétrogradation est prévue dans chaque contrat et utilisée fréquemment. Les partenariats traditionnels ne peuvent pas faire face à ce processus de réduction des coûts.
  • Nouveaux partenariats, nouveaux outils :

- De nouveaux investisseurs, des fonds de pension, des fonds spéculatifs sont apparus au début des années 2000, offrant leur puissance financière pour couvrir les risques Cat Property par le biais de différents outils : Cat Bonds, ILW (Industry Loss warranty) ...
- Au fil des ans, leur rôle et leur part de marché se sont accrus et ils ont élargi la gamme des risques qu'ils peuvent couvrir.
- Ce type de relation, qui nécessite une définition contractuelle très stricte des risques, assumés ou non, et une durée à court terme, est conçu comme un coup unique à court terme.
- Si ce premier essai fonctionne correctement, il est tout à fait possible pour les partenaires concernés de renouveler la relation établie avec de nouveaux contrats et de nouvelles conditions.

 

Résumé

  • L'approche " long terme " du partenariat existe encore aujourd'hui mais le nombre de ceux qui y croient a diminué.
  • L'approche globale du livre prend parfois le pas sur la vision client par client, ce qui rend le mot partenariat plus difficile à faire vivre.
  • Cette affirmation est peut-être un peu pessimiste. Heureusement, nous continuons d'avoir des preuves que les acteurs s'en tiennent aux valeurs d'équité et à l'approche à long terme comme étant la meilleure façon de procéder.

 

À bientôt 👋

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