Pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour, je m'appelle Yang Du. J'ai rejoint CCR Re en tant que Souscriptrice Non-Vie en 2018. Je suis responsable du marché Chinois et de certains pays d'Asie du Sud-Est. Auparavant, j'ai travaillé pour une autre compagnie de réassurance à Zurich pendant 5 ans.
Quel est votre parcours ?
J'ai grandi en Chine et je suis arrivée en France en 2008 pour mes études. J'ai fait une prépa à Bordeaux, puis j'ai obtenu mon master en sciences actuarielles et financières à l'ISFA de Lyon. Puis j'ai démarré avec un premier emploi à Zurich. Et il y a 2 ans, j'ai décidé de revenir à Paris.
Que pensez-vous du fait d'ĂŞtre une femme Ă ce poste ?
À mon poste, je ne pense pas que le genre fasse une différence. Toute personne qui connaît l'entreprise, le marché, qui a de bonnes capacités de communication et de négociation. Qui aime voyager et rencontrer des clients, peut parfaitement convenir au poste.
Ressentez-vous une différence de considération dans la façon dont les gens interagissent avec vous ?
Non ! Peut-être à un stade plus avancé de ma carrière, lorsque j'atteindrai un poste plus élevé. Il se pourrait que je constate des différences de considération. Mais jusqu'à présent, je n'ai jamais vécu ce genre de situation.
Que pensez-vous du fait de travailler Ă CCR Re ?
A CCR Re, nous encourageons les femmes à se faire entendre. Mon message depuis le début est que peu importe votre sexe, votre âge, votre nationalité, si vous travaillez dur et que vous êtes talentueux, vous serez remarqué. Par exemple, nous avons quelques postes de direction occupés par des femmes. Je crois savoir que vous avez déjà interviewé certaines d'entre elles. Nous essayons également d'accroître la parité et de réduire l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes.
Que diriez-vous aux autres femmes du secteur de la (ré)assurance ?
Je suis très fière de ce qui se passe aujourd'hui. Beaucoup de femmes occupent des postes à hautes responsabilités, elles sont respectées pour leurs connaissances, leur influence et leur leadership. Ce que je veux dire aux autres femmes et à moi-même, c'est de ne jamais vous sous-estimer et de ne pas avoir peur de vous valoriser.
Il n'y a pas de limite pour nous !
Que diriez-vous aux hommes du secteur de la (ré)assurance ?
J'aimerais leur dire : "Traitez les hommes et les femmes sur un pied d'égalité". Si vous êtes un patron, témoignez à vos collègues féminines autant de respect qu'aux autres. Vos décisions ne devraient jamais être fondées sur le genre. Si vous êtes un employé, et supposons que vous ayez deux patrons, un homme et une femme. Ne dites pas que votre patronne est trop autoritaire et que votre patron est plus compétent, alors qu'ils font les mêmes choses de la même manière.
Pensez-vous que l'égalité des sexes progresse dans le monde ?
Je n'ai jamais connu d'inégalité sur la base de mon genre. Mais je sais que par rapport au passé, il y a eu beaucoup de progrès. Surtout dans certains pays. Par exemple, l'infanticide féminin est de moins en moins fréquent. De plus en plus de filles vont à l'école. Plus de femmes occupent des postes de direction en politique, dans les entreprises et les sociétés. En ce qui concerne le secteur de l'assurance et de la réassurance. Je ne sais pas quelle était la situation avant ma génération. Mais aujourd'hui, nous voyons beaucoup de femmes à des postes de direction. Et je pense que la représentation des hommes et des femmes est plus équilibrée.
Que diriez-vous aux hommes concernant l'égalité des sexes ?
Très souvent, quand on parle d'inégalité entre les sexes. Nous pensons que les femmes sont les seules victimes. Mais je pense que les préjugés sexistes peuvent aussi désavantager les hommes. Parce que nous ne stéréotypons pas seulement les hommes et les femmes, nous stéréotypons aussi les métiers, les modes de vie, etc.
Qui a dit que les femmes doivent se marier et être mère avant 35 ans ? Ou qu'elles doivent rester à la maison, faire le ménage et attendre leur mari ?
De leur côté, les hommes doivent travailler dur et gagner beaucoup d'argent, sinon ils seront considérés comme des "losers". Alors oui, nous pouvons choisir la vie que nous voulons.
Il n'y a pas d'assignation qui tienne.
Merci Yang Du